Déclaration de Memorial à propos de l'obtention du Prix Nobel

Un État qui méprise les droits humains dans son propre pays constitue inévitablement une menace pour la paix.
13 Octobre 2022UA DE EN ES FR IT RU

Меморіал Memorial logo Мемориал

Le prix Nobel de la paix a été attribué aujourd’hui à Alès Bialiatski, militant biélorusse des droits humains et prisonnier politique, au Centre ukrainien pour les libertés civiles et à Memorial. Nous remercions le comité Nobel pour ce prix qui nous honore.

L’idée et la mission de Memorial résident dans la défense des droits humains, l’histoire, l’aide aux victimes des répressions et la lutte contre la violence d’État. Memorial, c'est un réseau, ce sont des personnes, c'est un mouvement. Nous travaillons en Russie, en Ukraine et dans d’autres pays, et poursuivons la tâche engagée par Andreï Sakharov et Arséni Roginski il y a plus de trente ans.

En ce moment, à l'instar d'autres organisations de la société civile en Russie, Memorial est soumis à de fortes persécutions de la part des autorités de l’État. Mais la mémoire et la liberté ne peuvent être interdites. Nous poursuivons donc notre travail et continuerons à le faire en toutes circonstances.

Nos pensées vont à Alès Bialiatski et aux autres prisonniers politiques dans les prisons de Russie et du Belarus, ainsi qu’à nos collègues ukrainiens qui sont contraints de travailler dans des conditions de guerre.

Cette récompense intervient à un moment où la Russie mène une guerre d’invasion contre l’Ukraine et où les droits et libertés en Russie même sont violés à chaque instant. Et aujourd'hui, plus que jamais, il est important de rappeler la thèse formulée il y a des décennies par Andreï Sakharov : la paix, le progrès, les droits humains sont trois objectifs indissociables. On ne peut pas réaliser l’un d’entre eux en négligeant les autres. Un État qui méprise les droits humains sur son territoire constitue inévitablement une menace pour la paix.

Partager l'article