À Boutcha, la police a ouvert un bureau chargé de documenter les crimes de guerre russes. Tout le monde peut participer à ses travaux.
Un Bureau chargé de la documentation des crimes de guerre a été ouvert à Boutcha : des agents des forces de l’ordre y documentent et traitent les témoignages de victimes et de témoins de meurtres, de torture, de traitements inhumains, de viols et d’autres atrocités commises par les occupants dans la région de Kyiv.
« Les meilleurs spécialistes, mais aussi toutes les ressources matérielles et techniques disponibles de la police nationale ukrainienne sont impliqués dans le travail du Bureau », a déclaré la police nationale dans un communiqué. Il dispose par exemple d’un laboratoire mobile d’analyses ADN qui permet d’analyser l’ADN de quatre à cinq victimes à la fois et d’obtenir les résultats en deux heures.
« C’est grâce aux témoignages de nos citoyens que la plupart des crimes de guerre sont élucidés. Par conséquent, ne restez pas indifférents, et aidez-nous à établir la justice et à punir les auteurs de ces crimes », déclare la police.
Les forces de l’ordre invitent toute personne ayant des informations sur les crimes de guerre commis dans la région à contacter le Bureau à l’adresse suivante : bibliothèque publique de la communauté de Boutcha, 2 rue Energetikov, ville de Boutcha.
Il est également possible de téléphoner au numéro +380 68 046 16 55 ou de laisser un témoignage sur la chaîne Telegram « Crimes de guerre dans la région de Kyiv ».
Le Groupe de défense des droits humains de Kharkiv (GDHK) coopère activement avec le Bureau et avec les autres organismes d’application des lois compétents. Cette coopération consiste notamment à échanger rapidement des informations sur les crimes de guerre, les victimes et les témoins de ces crimes.
Pour rappel, les habitants de la région de Kyiv victimes de l’agression russe, qui ont perdu des proches, des biens, ou dont les proches sont détenus par la Russie, peuvent s’adresser à la permanence du GDHK à Kyiv pour recevoir une assistance juridique, humanitaire et psychologique gratuite. Les civils ayant perdu des proches à cause de la guerre ont la possibilité de recevoir une aide financière. Rendez-vous à prendre par téléphone au +380 50 555 27 95.
Comme nous l’avons récemment rapporté, des agents des forces de l’ordre ont émis des soupçons à l’encontre d’un membre des forces armées de la fédération de Russie qui avait donné l’ordre d’identifier comme ennemis toutes les personnes vêtues de noir. Dans le cadre de cette « identification de l’ennemi », les Russes ont tué un agent de sécurité d’un supermarché. Il n’était pas armé et ne représentait aucune menace pour les occupants, mais les Russes « ont choisi d’exécuter un ordre criminel et ont ouvert le feu sur un civil avec des armes à feu automatiques », a relevé le bureau du procureur général.
Les Russes sont entrés à Boutcha le 27 février 2022. En 33 jours d’occupation, ils ont commis plus de 9000 crimes de guerre dans le district de Boutcha (région de Kyiv), soit plus de 270 crimes par jour. « Plus de 1400 civils ont été tués. Beaucoup d’entre eux ont été torturés. On compte 37 enfants parmi les morts. 52 autres enfants ont été blessés », a déclaré le procureur général Andriy Kostin.