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Discours du lauréat du Prix Nobel de la paix 2022, Ales Bialiatski, lu par Natalia Pintchouk le 10 décembre à Oslo.

Lors d'une permanence, une victime raconte que sa fille et ses deux petits-fils ont tenté d'évacuer leur village occupé par une route censée être sûre, mais qu'ils s'étaient trompés : aujourd'hui, elle n'a plus ni fille ni petit-fils. Lorsqu'on lui demande avec qui elle vit à présent, elle se met à pleurer. Elle n'a plus personne avec qui vivre.

L'Ukraine avait signé le Statut de Rome le 20 janvier 2000, mais ne l'a jamais ratifié.

Le musée national littéraire Hryhoriy Skovoroda a été détruit. Le complexe commémoratif à la mémoire des victimes de l'Holocauste, la plus ancienne église orthodoxe de Kharkiv et une mosquée ont été endommagés.

« Je regarde tout cela et je n'arrive pas à comprendre comment une personne saine d'esprit peut faire ça. Qu'est-ce que j'ai fait à la Russie ? Nous avions des pins magnifiques ici ! Et un air si pur ! Ils ont tout brûlé ! ». — Alla Korzourina montre la dévastation de son village natal.

Dans les districts libérés de la région de Kherson, 11 lieux dans lesquels les occupants russes retenaient en captivité des civils ukrainiens ont déjà été découverts.

Dans des déclarations faisant suite aux bombardements de différentes infrastructures, de hauts responsables russes ont confirmé que ces installations étaient bien les cibles de ces attaques, et qu'ils savaient qu'il s'agissait de cibles civiles.

Qui est à blâmer dans le fait que la Russie soit devenue fasciste ? La réponse la plus simple serait : Poutine. Il est incontestablement devenu responsable, mais il y avait aussi une quantité d'autres personnes, n'allant pas nécessairement consciemment dans cette direction, mais qui ont également ouvert la voie. Des masses aspiraient à l'Empire, à la “main forte”, au mythique Staline.

Comme on le craignait, la Russie et ses partisans locaux refusent de ramener les enfants ukrainiens qui avaient envoyés en vacances ou en formation en Russie ou en Crimée occupée.

Les nôtres étaient à Basilivka, à cinq kilomètres d'ici. À Vassylenkove, les troupes russes ont creusé des tranchées au milieu des cours d'immeubles, et une formation d'artillerie a été installée dans l'école locale. De l'école n'est resté qu'un tas de cendres jonché de boîtes de conserve vides et de douilles d'obus.

Serhiy a été touché par des tirs d'obus à fragmentation et il a dû ramper, seul et blessé, jusqu'à l'abri le plus proche pour obtenir de l'aide. Il est convaincu que les Russes ont bombardé la ville alors qu'ils l'occupaient déjà.

Nous avons enquêté sur la destruction des établissements scolaires à Marioupol et avons constaté qu'au moins 83% des écoles avaient été endommagées d'une manière ou d'une autre. Les habitants de Marioupol eux-mêmes parlent d'attaques directes contre des écoles, dont des écoles maternelles.

La Russie a l'intention d'organiser des pseudo-référendums dans les territoires occupés des régions de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporijjia, dans le but évident de les déclarer bientôt comme « faisant partie de la Fédération de Russie ».

Cours des événements, agissements des forces d'occupation, frappes de missile sur des civils et sur des infrastructures critiques, massacres délibérés : tout cela compose l'image d'agissements planifiés et acharnés dont le seul objectif est le génocide.

Un État qui méprise les droits humains dans son propre pays constitue inévitablement une menace pour la paix.

Discours d'Oleksandra Matviitchouk lors de la conférence de presse consacrée au prix Nobel de la paix 2022

L'objectif de la guerre de la Fédération de Russie contre l'Ukraine est de détruire l'État ukrainien et ceux qui s'opposent à l'agresseur. Cette intention génocidaire a été mise en œuvre de différentes manières dans plusieurs régions. Cette publication est consacrée au génocide qui s'est déroulé dans la ville Marioupol.

Les Russes ne font pas seulement obstacle à l'évacuation de personnes et à l'acheminement de matériel humanitaire, ils dérobent également des marchandises et des bus d'évacuation.

Le bombardement du bâtiment de l'administration régionale a causé la mort de 37 personnes. Une enquête menée par une organisation membre de la coalition T4P a permis d'établir les circonstances et d'identifier les auteurs probables de ce crime de guerre.

Les participants à la conférence se sont adressés au gouvernement et au parlement ukrainiens, ainsi qu'aux institutions et organisations internationales.

Étude analytique de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 et son application dans les cas de poursuite de la Fédération de Russie pour crimes contre l'environnement dans la mer Noire et la mer d'Azov.

Parmi les personnes tuées par armes légères par les militaires russes, la majorité (135 personnes) l'ont été pendant une tentative d'évacuation.

L'usine qui employait autrefois 3000 personnes est devenue aujourd'hui, selon certains habitants, un « nid » d'ennemis : un endroit où les gens disparaissent et dont ceux qui reviennent préfèrent ne rien dire.