Personnes disparues et privées de liberté dans la région de Kharkiv: aperçu analytique (24 février – 23 juin 2022)

Anna Ovdienko19 Août 2022UA DE EN ES FR IT RU

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Depuis le premier jour de la guerre et jusqu'à aujourd'hui, la région de Kharkiv est le théâtre de lourds combats et opérations militaires. Un tiers de la région est toujours occupé par les Russes et les affrontements se déroulent encore sur environ la moitié de ce territoire. Selon des informations qui restent à confirmer, les militaires russes emmènent hors du territoire ukrainien de nombreux civils, dont des enfants, avant de leur faire subir une « filtration » spéciale dans des camps. Certains, après leur enlèvement, sont placés dans des établissements pénitentiaires dans les territoires occupés (Donbass, Crimée), ou sur le territoire de la fédération de Russie. Les autres vivent pendant des mois sous les bombes, sans électricité, sans internet et sans communication téléphonique. Ce sont là autant de raisons et de conditions préalables au nombre terriblement élevé de personnes disparues dans la région.

Statistique générale

Le Groupe de défense des droits de l'homme de Kharkiv (GDHK) documente les crimes de guerre depuis le premier jour de cette guerre, en utilisant pour cela des informations provenant de sources ouvertes et des témoignages de victimes ou de leurs proches. En 4 mois de guerre, nous avons recensé 590 cas de disparitions d'un ou plusieurs individus (concernant 777 personnes en tout) dans la région de Kharkiv, dont 77 cas de disparitions forcées (79 victimes). Rappelons que l'on parle de disparition forcée en cas d'arrestation d'une personne avec usage de la force par les autorités russes, des militaires russes, des combattants de la L/DNR (République populaire de Donetsk) ou par des individus passés à l'ennemi, suite à quoi il est impossible de déterminer la localisation de la personne, qui se retrouve privée de la protection de la loi.

En outre, dans 13 autres cas (avec 23 victimes concernées), la localisation des personnes a été connue au bout de quelque temps, après que des représentants officiels des autorités russes ont déclaré qu'ils détenaient dans tel endroit la personne disparue, qui, de ce fait, est passée de la catégorie des personnes disparues à celle des personnes illégalement privées de liberté.

Circonstances de la disparition

Il est très important de déterminer l'heure de la disparition lors de la recherche d'une personne. Cependant, en raison de la guerre, il arrive que les proches ne sachent pas exactement à quel moment la personne a disparu. Parfois, ils indiquent une période de temps assez large, de plusieurs jours à parfois plusieurs semaines. Il existe très peu de cas où une heure précise a pu être déterminée. Il en va de même pour le lieu de la disparition : dans de nombreux cas, le lieu indiqué est une localité dans son ensemble, ou parfois le dernier lieu de résidence de la personne.

Compte tenu de ces données, il est évident qu'une grande partie des disparitions se produisent dans des circonstances inconnues. En effet, les disparitions ont eu lieu dans des territoires temporairement occupés ou dans des territoires où se déroulent des opérations militaires. Les proches des personnes disparues ne sont généralement pas au courant de la situation exacte dans la localité en question. Les témoins des disparitions, se trouvant eux-mêmes en territoire occupé, ne peuvent pas toujours donner de détails sur la date, l'heure et les raisons de la disparition, et pour le moment ne peuvent pas non plus confirmer qu'il s'agissait d'une disparition forcée. On s'attend à ce que pour la plupart des cas, les informations se préciseront en temps voulu, lorsque les territoires seront libérés. À Tsyrkuny par exemple, un grand nombre de disparitions forcées ont été signalées depuis la libération du village, concernant 13 disparitions  sur 77 cas.

Dans le même temps, la ville occupée d'Izium et les villages environnants occupés comptent le plus grand nombre de disparitions dans des circonstances inconnues. Au total, 341 cas de disparitions ont été recensés ici, ce qui représente 58% du nombre total de crimes répertoriés. Cela est dû à une absence totale d'électricité et de communication mobile pendant une longue période, mais aussi à l'instauration d'une terreur de masse et au déplacement forcé des habitants. Dans les autres territoires de la région de Kharkiv, le nombre de disparitions est réparti presque uniformément. Ainsi, 32 disparitions ont été enregistrées dans le district de Chuguevsky, 5 dans le district de Lozovsky, 2 dans le district de Kupyansky et 76 dans le district de Kharkiv. On observe toutefois une tendance constante : plus les hostilités sont actives dans une région et plus le nombre de territoires occupés est important, plus le nombre de personnes portées disparues est élevé. Prenons l'exemple de la ville de Kharkiv, qui ne compte que 79 personnes portées disparues pour une population d'avant-guerre de 1,5 million d'habitants, ceci s'expliquant par le fait que la ville n'a pas été prise par l'ennemi et que les communications téléphoniques n'y ont pas connu de longues coupures.

Sexe et âge des personnes portées disparues

La proportion de femmes et d'hommes disparus est à peu près la même : 389 hommes et 388 femmes. Toutefois, en ce qui concerne les disparitions forcées, les hommes sont bien plus nombreux que les femmes (les femmes ne représentent que 15 % du nombre total de personnes enlevées par les Russes). Dans la plupart des cas, la disparition est individuelle, mais il est arrivé que 3, 4, ou même 8 personnes disparaissent ensemble. Le plus souvent, il s'agit de familles ou de voisins voyageant dans la même voiture, se cachant dans une cave, etc.

Галина Турбаба — селищна голова с. Дворічного у Харківській області. 22 травня 2022 року стало відомо, що її викрали російські військові, 25 травня її звільнили. Фото: Мережа правового розвитку Halyna Turbaba, the head of the Dvorichna settlement (Kupiansk district), was kidnapped by Russian army, released in several days. Photo: Мережа правового розвитку Halyna Turbaba, maire du village de Dvorichna (région de Kharkiv). Elle a été enlevée par des militaires russes le 22 mai 2022. Elle a été libérée le 25 mai. Photo : Réseau de développement de la justice. Галина Турбаба – поселковая голова с. Двуречного в Харьковской области. 22 мая 2022 года стало известно, что её похитили российские военные, 25 мая её освободили. Фото: Сеть правового развития

Halyna Turbaba, maire du village de Dvorichna (région de Kharkiv). Elle a été enlevée par des militaires russes le 22 mai 2022. Elle a été libérée le 25 mai. Photo : Réseau de développement de la justice.

La plupart des personnes disparues sont des personnes de plus de 60 ans (101 personnes âgées répertoriées au total) et un nombre important d'enfants : 51 enfants. Dans la grande majorité des cas, les enfants disparaissent avec leurs parents, mais on signale également des cas de disparition d'enfants sans leurs parents, principalement des adolescents. Les personnes âgées disparaissent depuis leur domicile, mais pour celles de plus de 80 ans, on peut craindre qu'elles ont succombé à des problèmes de santé qui n'ont pu être pris en charge du fait de la guerre, et sont considérées comme disparues uniquement en raison du manque d'accès aux territoires.

Lieu de la disparition

De façon générale, la plupart des personnes disparues se trouvaient à leur domicile dans une des communes occupées et toute communication avec eux a été perdue. Cela ne peut pas être systématiquement attribué à la coupure des communications dans la localité, car les personnes disparues en mars et avril auraient dû trouver le moyen, en 3 ou 4 mois, de contacter leurs proches s'ils étaient bien vivants. Sinon, ce ne sont pas des centaines de personnes qui seraient considérées comme disparues, mais des dizaines de milliers, c'est-à-dire l'ensemble de la population. Une autre hypothèse concernant les cause de disparition est que certaines de ces personnes ont été emmenées sur le territoire russe, placées dans des camps de filtration, puis, n'ayant pas « passé le filtre », ont été emprisonnées. Cette information doit cependant encore être vérifiée.

  • Ainsi, en mars 2022, un habitant de Husarovka (district d'Izium, région de Kharkiv) a disparu. Il trayait ses vaches dans son étable lorsque des occupants sont arrivés, lui ont mis un sac sur la tête et l'ont emmené dans une direction inconnue. L'homme avait 59 ans, il n'avait jamais servi dans l'armée ni occupé de fonction publique.
  • Une vendeuse de 59 ans d'un magasin du village de Stary Saltov a disparu. Plus tard, ses proches ont pu établir qu'elle avait été enlevée par des militaires et que sa maison et son magasin avaient été bombardés.
  •  Dans la ville temporairement occupée de Volchansk (région de Kharkiv), vers le 8 ou 9 mai 2022, des soldats armés en uniforme de la prétendue «LNR » (« République Populaire de Luhansk ») sont arrivés dans un immeuble résidentiel et ont emmené une des habitantes vers une destination inconnue (peut-être vers un camp de filtration sur le territoire de l'usine d'agrégats de Volchansk ou pour travailler dans leur hôpital, la femme enlevée étant une médecin expérimentée).

Quarante personnes ont disparu sur la route, lors d'un déplacement entre deux communes. La grande majorité de ces personnes tentaient d'évacuer ou étaient des volontaires transportant de l'aide humanitaire. Certains ont essuyé des tirs dans un convoi de véhicules se trouvant dans un « couloir vert » et ont disparu, d'autres tandis qu'ils roulaient à travers champs ou même sur la route, en passant par les check-points. 8 personnes ont été arrêtées aux check-points des occupants. La plupart d'entre eux étaient des civils ordinaires sans expérience militaire et qui n'occupaient aucune fonction publique. La plupart des personnes qui ont disparu sur la route et aux check-points ont été clairement victimes de disparitions forcées.

  • Par exemple, dans le village de Verbivka (district de Balakleysky, région de Kharkiv), le 14/03/2022, les militaires russes ont emmené de force et vers une destination inconnue un habitant qui se trouvait à un arrêt de transport public.
  • Le 6 mai 2022, quatre personnes tentant de quitter Kupyansk sont parties pour Kharkiv dans leur propre voiture. Cependant, elles ont été arrêtées par des occupants à un check-point, après quoi elles ont toutes les quatre disparu.
  • Le 23/03/2022, deux hommes se rendaient du village de Pervomayskyi au village de Savintsy pour aller acheter de la nourriture . Il y avait plusieurs check-points sur leur itinéraire. Les deux hommes ont disparu en chemin. Il semble que la disparition se soit produite à l'un des check-points de Balaklia.
  • Le 20/03/2022, un habitant du village de Kozatcha Lopan se trouvait, au volant de sa voiture, au sein d'un convoi visant à évacuer les civils depuis ce village jusqu'à la ville de Kharkiv. Cependant, le convoi a été stoppé et refoulé par les occupants. L'homme a alors décidé de partir à pied, après quoi il a disparu.
  • Un homme qui rentrait chez lui a disparu à la frontière ukraino-russe. Avant le début de la guerre, il était allé rendre visite à son fils dans la région de Belgorod. Après le déclenchement des hostilités, il a décidé de rentrer chez lui, mais a disparu à la frontière.
  • Un autre type de disparition est le cas où des personnes blessées sont emmenées. Il existe des cas bien connus où l'armée russe a délibérément bombardé des habitations civiles, puis a accusé l'Ukraine d'être à l'origine de ces bombardements afin de proposer immédiatement un « sauvetage » des populations. Les gens ont ensuite été emmenés soit de force, soit par des mensonges et tromperies. Il est également important de noter que dans ces cas-là,les blessés emmenés ne sont pas entrés en contact avec leurs proches par la suite, ce qui signifie qu'ils sont dans un endroit d'où ils ne peuvent pas appeler.
  • À Izium, un homme aurait disparu après avoir été blessé et aurait été emmené par les militaires russes depuis le lieu du bombardement.
  • C'est aussi depuis Izium qu'une femme blessée a été emmenée après avoir été touchée par un obus dans un immeuble d'habitation. Des témoins l'ont vue, avec une blessure à la tête, être emmenée par des militaires russes. Il s'est avéré par la suite qu'elle avait été hospitalisée en Russie et qu'elle n'avait pas été autorisée à téléphoner de là-bas pendant une longue période.

Profession des personnes disparues

En ce qui concerne les disparitions forcées, les victimes sont des personnes ayant un statut spécial, bien qu'il arrive qu'un enlèvement se produise sans aucun motif. Ainsi, 5 anciens militaires, 14 volontaires et 11 fonctionnaires ont été enlevés. Il semble que dans certains villages, comme par exemple à Tsyrkuny, les occupants soient arrivés avec des listes d'anciens militaires et les recherchaient tout particulièrement. Quant aux disparitions de volontaires, elles se sont produites pour la plupart lors de déplacements et transports divers. Tous les fonctionnaires qui ont disparu contestaient l'occupation russe et ont activement résisté malgré la prise de leur commune.

  • Début mars 2022, un volontaire qui apportait de l'aide humanitaire aux militaires a disparu dans le village de Pryvillia (district de Lozovsky, région de Kharkiv). Quatre mois plus tard, son sort est toujours inconnu. Selon des informations non confirmées, il serait retenu en captivité.
  • Le 21/03/2022, un autre volontaire a été enlevé alors qu'il apportait de l'aide humanitaire au village de Novopokrovskoe (district de Chuguevsky, région de Kharkiv). Ils se sont emparés de la nourriture qu'il transportait, l'ont battu et l'ont ensuite emmené vers une destination inconnue.
  • Dans la ville de Kupyansk, un conseiller municipal a disparu. Pendant l'occupation de la ville et l'attaque de celle-ci, il s'était proposé pour aller parler avec les militaires russes. Cependant, après être allé à leur rencontre, il n'est pas revenu.

Ces disparitions forcées ont été commises sous les yeux d'autres personnes, peut-être pour les intimider. Les victimes ont été enlevées à leur domicile, sur leur lieu de travail, et même parfois dans la rue. On ignore toujours où se trouve la majorité des civils enlevés et aucun échange n'est donc possible. Des écrivains et des photographes qui tentaient de couvrir les événements ont été également victimes de disparitions forcées.

Privation illégale de liberté

Comme indiqué ci-dessus, nous avons recensé 13 cas de privation illégale de liberté, pour 23 victimes retenues en captivité : 16 hommes et 7 femmes. Il n'y avait pas d'enfants parmi ces captifs, mais 2 femmes âgées. La presse a largement couvert les cas de privation illégale de liberté de fonctionnaires (6 personnes) et de volontaires (2 personnes). Un prêtre a également été détenu et torturé.

  • Le 22 mai 2022, on a appris que des militaires russes avaient enlevé Halyna Turbaba, maire du village de Dvorichna (région de Kharkiv). Durant 4 jours, les occupants ont refusé de la libérer en raison de ses positions clairement pro-ukrainiennes. Ils ont fini par la libérer le 25 mai.
  • Le 20 mars 2022, des militaires russes ont arrêté et saisi un convoi humanitaire à l'entrée de la ville de Kharkiv dans le quartier de Saltivka. Sept personnes ont été prises en otage : six chauffeurs et un médecin. Ils ont tous été relâchés le lendemain.
  • Le 17 mai 2022, dans la ville de Balaklia (région de Kharkiv), les troupes russes ont enlevé le pasteur de l'église baptiste « Lumière de l’Évangile » et l'ont battu et torturé, exigeant qu'il reconnaisse qu'il était lié aux services de renseignements américains et qu'il corrompait la jeunesse.

Олександр Салфетніков, пастор Церкви євангельських християн-баптистів «Світло Євангелія». Фото: vsirazom.ua In the town of Balakliia оn 17 May 2022 Russian troops abducted the pastor of the “Light of the Gospel” Baptist Church Oleksandr Salphetnikov. Photo: vsirazom.ua Alexandre Salfetnikov, pasteur de l’église chrétienne baptiste « Lumière de l’Évangile ». Photo : vsirazom.ua Александр Салфетников, пастор Церкви евангельских христиан-баптистов «Свет Евангелия». Фото: vsirazom.ua

Alexandre Salfetnikov, pasteur de l’église chrétienne baptiste « Lumière de l’Évangile ». Photo : vsirazom.ua

Au moment de la rédaction de ce rapport d'analyse, environ 70 % des détenus ont été libérés. Nous pouvons en conclure que pour libérer une personne de sa captivité, il est important d'établir où elle se trouve.

Conclusions

Le GDHK continue de recueillir des informations sur les disparitions à Kharkiv et dans la région de Kharkiv. Toutefois, nous observons d'ores et déjà certaines tendances et en tirons des conclusions.

  • Les motifs de la majorité des disparitions (jusqu'à 90%) n'ont pu être établis. Il se peut donc que la plupart des disparus soient en captivité, ou aient été emmenés de force dans des camps de filtration d'où ils ne sont pas autorisés à téléphoner, ou encore qu'ils aient été emprisonnés suite à la filtration. Les disparitions peuvent également être dues à des blessures ou à des décès, qui ne sont pas enregistrés par nos forces de l'ordre dans les territoires occupés. Étant donné que, même dans les territoires temporairement occupés, la majorité absolue des habitants trouve le moyen de téléphoner au moins une fois par mois, on ne peut pas affirmer que le manque de communication constitue la principale raison des disparitions.
  • La plupart des personnes disparues n'appartiennent pas aux groupes dits « à risque » (militants des droits de l'homme, anciens militaires, journalistes, fonctionnaires). La plupart des disparus sont des civils ordinaires. Par conséquent, nous pouvons supposer que le statut de la personne n'est pas le seul motif de persécution des citoyens dans les territoires occupés, mais que n'importe quoi, n'importe quel acte de désobéissance réel ou imaginaire peut le devenir. Les circonstances connues des disparitions forcées, lorsque par exemple des civils ont été enlevés par l'ennemi à leur domicile, vont dans ce sens. Bien sûr, les personnes appartenant à certaines catégories peuvent être plus en danger, car les occupants disposent souvent de listes de ces personnes avant même d'arriver dans la commune.
  • Les disparitions forcées sont souvent associées à la torture ou à des mauvais traitements. Il n'est pas rare que des témoins aient vu la victime battue ou longuement maltraitée avant sa disparition, souvent suite à une tentative de la victime de s'échapper ou de se cacher, mais parfois aussi sans raison.
  •  Il s'agit de disparitions de longue durée. De nombreuses personnes portées disparues en mars et avril n'ont toujours pas été retrouvées. Le pourcentage de personnes retrouvées ne dépasse pas un dixième du total. Et ce, malgré le fait que de plus en plus de gens quittent les territoires occupés, que nos troupes libèrent les  villes et villages et que les services communaux rétablissent les communications et l'approvisionnement en électricité.
  • Il est très difficile, voire impossible, d'enquêter sur les disparitions. La plupart des disparus étant des résidents des territoires temporairement occupés, l'enquête sur leur disparition est objectivement impossible en raison de l'absence d'un système d'application de la loi dans ces territoires. Il est donc peu probable que les forces de l'ordre retrouvent les disparus, à moins, bien sûr, de pouvoir consulter les listes de prisonniers.
  • Le nombre réel de disparitions est beaucoup plus élevé. En effet, beaucoup de gens sont aujourd'hui dans l'incapacité de signaler la disparition d'un proche parce qu'ils se trouvent eux-mêmes en territoire temporairement occupé ou, à l'inverse, ont quitté l'Ukraine. Par conséquent, le nombre réel de personnes disparues ne pourra être établi qu'après la guerre.

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